Hvar 4 : La maison du bord de mer

03 juillet – Ca fait maintenant cinq jours que nous somme à Hvar, nous pensions rester une semaine, car de toute façons le 07 Anela et Marko se rendent à Pula, dans le nord, en Istrie, assister à un festival de trance.  Ils nous avaient proposé d’aller avec eux, mais vu notre âge, et notre envie d’arriver en Bulgarie avant l’hiver, nous pensions quitter l’île en même temps qu’eux. Marko, qui est DJ et qui va animer à ce festival est déjà parti, Anela le rejoindra dans deux jours. Entre-temps, elle nous emmène dans le bungalow de son cousin, perdu au fin fond de la campagne, au bord de la mer… Nous nous  prélassons dans une crique déserte, et, en fin d’aprème, comme  elle a un massage à faire ce soir, elle nous abandonne à notre triste sort.  Nous passons une agréable soirée en amoureux, soleil couchant et tutti quanti, et la retrouvons le lendemain. Je pense que c’est vers ce moment là que, à son agréable surprise, nous lui annonçons que nous resterons bien une semaine de plus sur son île, qui, comme le dit le guide, est une des dix plus belles du monde. Ce qui l’arrange, vu qu’il y a le jardin à travailler, et la bergerie, les jours où Rino, pompier, ne peut aider Diana pour la traite et le pâturage des chèvres.  Nous voilà donc résidents de l’île, le WE on voit arriver les gens de la ville, et repartir pour une dure semaine de labeur le dimanche soir, pendant que nous retrouvons la tranquillité de notre coin de paradis.

Ce diaporama nécessite JavaScript.

Hvar 3 : Procession à Marie et fête du village

Nous avions été prévenus que les cloches allaient sonner jusque tard dans la nuit, lorsque nous avons débarqué dans le petit village de Dol. En effet, le lendemain avait lieu la fête du village, et il y a tout un code de sonneries qui précèdent l’évènement. Une autre tradition est que cette nuit-là les enfants se faufilent dans les cours des habitations pour y dérober des pots de fleurs, qu’ils poseront ensuite sur le muret entourant l’église. Si cette tradition est maintenant normalisée, il n’en était pas de même du temps de la jeunesse d’Anela et Diana. Elle me racontèrent qu’à l’époque, certains vieux veillaient toute la nuit, un tuyau d’arrosage à la main, pour décourager les petits larrons de commettre leur larcin, obligeant les enfants à planifier des stratagèmes pour parvenir à leurs fins. Quoi qu’il en soit, le lendemain l’enceinte de l’église était colorée d’un patchwork bariolé de fleurs et plantes diverses. Par contre, Anela pesta sur les garnements qui s’étaient introduits chez ses parents, emmenant un des cactus de sa collection, dont le pot fut cassé suite à un coup de vent… Heureusement, le lendemain, tout le monde récupère ses biens, pour aller festoyer en famille, repas où nous eûmes l’honneur, pour des étrangers, d’être conviés. Après les entrées composées de jambon cru, olives et fromages de la bergerie, vint le tour du risotto aux abats du plat vedette : un petit chevreau de Diana, le premier qu’ils tuent depuis qu’elle et Rino se sont lancés dans l’élevage, en septembre dernier. Vu que nous avions passé l’après-midi à se faire des papouilles avec le reste du troupeau, j’y ai juste goûté par intérêt du goût d’une viande naturelle et bio, mais je ne me suis pas resservi… Ensuite, ce fut le tour d’une quirielle de gâteaux, mais n’étant pas trop dessert, et ayant honoré le reste du repas, je passai mon tour. Pendant ce temps, entre chaque plat, nous pûmes admirer les talents de chorale de la famille; chanter est évident ici, pour un peuple insulaire de marins. La plupart des litanies parlent d’amours parties en mer, de l’espoir de leur retour…  Ensuite, nous saluâmes tout le monde pour nous rendre, avec Anela, sur notre terrasse, finir la soirée à philosopher.

Ce diaporama nécessite JavaScript.

Hvar 2 : la bergerie

Nous avions rendez-vous au milieu d’une zone protégée par l’Unesco, car contenant plein de potagers en parcelles, délimités par des murs et portails de pierre, construits par les grecs. C’est dans ce maquis que Diana (la sœur de mon amie Anela) et son mari, Rino, gèrent une ‘petite’ exploitation de chèvres ; onze laitières, un bouc, une demi-douzaine de chevrettes qui paissent avec le troupeau, et deux malheureux petits mâles, des chevreaux, qui, ne servant à rien (contrairement aux humains), sont destinés à devenir de la bidoche, quand ils pèseront 7 kilos… Ces animaux sont d’une sensibilité étonnante, et futés. Nous devions confronter Hops à son héritage génétique, en tant que chien de berger. Et il s’en est bien sorti, avec l’aide de Gini, une petite chienne de deux ans qui connaît déjà son métier. A part Lutzè, qui est la gardienne du troupeau, qu’il essayait de faire obéir en lui aboyant aux jarrets et elle qui lui retournait la politesse à grands coups de tête dans les côtes… D’abord, nous les avons emmenées brouter des bonnes herbes des collines, carotte et  fenouil sauvages, feuilles d’olivier, origan, …  Puis vint l’heure de la traite, nous nous y essayâmes, c’est pas si difficile. On obtient en moyenne 3,5 litre de lait par chèvre chaque jour. Hups a fait ses calculs, il nous faudra deux chèvres plus tard, pour combler nos besoins autarciques.

Nous somme retournés plusieurs fois aux chèvres, ça fait tellement plaisir à notre copain canin, en plus, sur la route de terre qui y mène,  on le fait sortir du camion pour se dérouiller les pattes, il pousse quand même des pointes à 50 km/h ! Et hier soir, invités chez notre couple de bergers pour manger une pizza, nous avons également assisté à l’élaboration d’un demi kilo de fromage. Faire chauffer le lait à environ 40°, le laisser refroidir quelques heures, ensuite le refaire chauffer en mélangeant, on obtient alors une grosse masse gélatineuse que l’on verse dans des moules, qu’on sale et qui deviendra du fromage douze heures plus tard. Avec ce qui reste, le faire bouillir, éteindre le feu, et le passer dans un morceau de gaze, pour fabriquer de la crème à tartiner. L’eau restante, salée et blanchâtre, est vendue à de vieux voisins comme boisson pour soulager une maladie mystérieuse, qui touche les articulations, mais dont on n’a pas pu savoir le nom en anglais. J’y ai goûté, c’est pas mauvais…

Ce diaporama nécessite JavaScript.