Trifon zarezan

Toujours dans notre semaine à Korten, la capitale du vin, nous assistons, en ce 14 février, non pas à la Saint Valentin, qui est une coutume débile et purement commerciale, mais aux cérémoniels de bénédiction des vignes par le père de famille, afin qu’elles soient prolifiques, et marquant également la date à partir de laquelle il faut commencer à tailler les vignes pour la saison à venir. Nous accompagnions nos amis à une représentation de leur ensemble de danses folkloriques. A noter que le père de famille, qui est chef d’usine, a quitté un court moment son travail pour une apparition furtive, le temps d’enfiler sa tenue traditionnelle, de monter sur un bidon de vin entouré des jeunes du village, de les asperger de vin pour la bonne augure, de remettre son bleu de travail et de repartir en catimini. Après la cérémonie de remise des diplômes aux jeunes œnologues, et une dernière danse collective, nous fûmes invités à festoyer avec les participants  et les autorités locales. Dur dur la vie d’expatriés…

Pour plus d’infos concernant cette tradition, voici un lien explicatif :

http://la-bulgarie.fr/14-fevrier-trifon-zarezan-les-vignobles-en-fete

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On a tué le cochon !

Nous sommes donc allés à Korten, où nous étions invités pour passer la semaine, entre l’abattage du porc et le premier anniversaire du bébé. De bon matin ce jour-là, un commando d’hommes se rendit chez la grand-mère, où la future victime se prélassait, inconsciente qu’elle vivait ses derniers instants. Nous voyant débarquer à plusieurs dans son box, la jeune truie de 7 mois se mit à couiner de toutes ses forces, cependant que notre père d’accueil, Vesilin, lui courrait derrière. Il l’attrapa enfin par une jambe, la traîna jusque dans la rue, deux autres gaillards la plaquèrent au sol, puis il lui enfonça sans hésitation une longue lame dans la trachée. L’animal s’étouffa de son propre sang, et après quelques gargouillements sinistres et des minutes rythmées de spasmes erratiques, s’éteignit dans le rictus d’une terreur qui avait figé son visage… Elle fut transportée à la maison, où Dinko, le frère et voisin de notre hôte, se mit à la brûler au chalumeau, tandis que les ados se relayaient à lui gratter la peau à la binette. Ce qui me surprit, alors que 2 ans plus tôt j’avais également pu observer une telle mise à mort chez les parents de Su, ce fut de les voir tous venir arracher des lambeaux de peau et les manger avec gourmandise, impatients que la découpe se fasse. Une dizaine de personnes étaient présentes, et travaillaient en bonne intelligence à un boulot qui, lorsqu’il est exécuté par une seule personne comme c’est le cas pour Ercilia, la maman de Su, est d’une grande pénibilité. Là, au fur et à mesure que les morceaux étaient dépecés, ils étaient dirigés soit vers la deuxième étape de leur préparation, comme pour les boyaux, devenant des saucisses, soit directement vers le barbecue, où Su avait pris les choses en main, et d’où elle goutait avec entrain toutes sortes de morceaux de choix, entre les reins, le foie, les poumons et la queue, alors que pour ma part j’avais un peu plus de mal à me sentir en appétit. Question d’habitude je pense. Bref, ce fut une belle journée en immersion dans cette riche culture bulgare; tout le monde y trouva son compte (Hops en particulier), sauf le cochon bien sûr.

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Ансамбъл Кортен (ensemble Korten)

Quelques nouvelles hivernales… Ici tout va très bien, on passe gentiment l’hiver au chaud, des amis viennent nous voir de temps en temps, on travaille dès que le temps le permet. Je suis très fier de ma double porte en chêne massif, que j’ai construite avec un voisin, elle fera l’objet d’un prochain post dès que les finitions seront achevées. La semaine passée, nous étions invités chez notre famille d’accueil à Korten, la capitale du meilleur vin Bulgare. Nous y sommes restés 8 jours, le premier samedi pour tuer le cochon, le second pour fêter le premier anniversaire de Dani. Je vous promets quelques posts sur ces sujets dès que ma flemme hivernale me le permettra… Pour vous faire patienter, j’ai enregistré la répète de danse des jeunes du village, je songe à filmer en extérieur et dans de meilleures conditions un morceau traditionnel complet, au printemps peut-être. D’ici là, portez-vous bien, bons baisers des Balkans,
HHH